Quand le Saint Béni-Soit-Il créa le monde, Il le fit à l'aide du pouvoir mystérieux des lettres.

Zohar 2:204a

Comme la plupart des langues sémitiques (arabe, araméen...), l'hébreu a un alphabet qui ne comporte que des consonnes. La vocalisation de l'écriture qui est apparue ultérieurement, s'effectue à l'aide de petits signes auxiliaires (nekoudot) placés au-dessus, au-dessous ou a l'intérieur de la consonne. La structure de la langue permet d'en lire un texte sans qu'il soit nécessaire de transcrire les voyelles, mais il faut pour autant en connaitre tous les mots. La plupart des textes en Hébreu, anciens ou modernes ne sont pas vocalisés, à l'exception de la Bible, certaines poésies et les manuels pédagogiques.

Cet alphabet est composé de 22 lettres dont l'ordre est resté fixe depuis l'origine. Il est considéré dans le judaïsme comme un alphabet sacré: « c’est en Hébreu que dans la Bible, Dieu s’adresse au peuple d’Israël et, à travers lui, au monde entier. Il s’agit donc de bien plus qu’une langue: c’est d’abord l’instrument de la révélation. Dieu parle aux hommes et Il leur donne la Loi. C’est dans cette langue que Dieu a pensé, donc créé l’univers. » (L’Alphabet sacré, J. Eisenberg & A. Steinsaltz)

De plus, comme elles étaient également utilisées comme nombres, les lettres hébraïques ont une valeur numérique, selon un système décimal, ce qui a permis aux commentateurs de développer une dimension supplémentaire d’interprétation de la Torah, c’est ce que l’on appelle la guématria.

Notons une certaine similitude avec l’alphabet grec: alpha, béta, gamma, delta... et notre alphabet latin, qui laisse entrevoir une origine commune.