De l'antique méthode de cryptage

scytale

Le procédé de codage par sauts de lettres équidistantes était utilisé depuis l'antiquité. Il est considéré comme le plus ancien dispositif de cryptographie militaire connue.

Plusieurs historiens grecs le mentionnent dès le 5ème siècle avant notre ère comme la scytale de Sparte: Il s'agissait d'un bâton de bois autour duquel on enroulait une lanière de cuir sur laquelle était inscrite le message encodé dans une suite de lettres; chaque lettre du message était placé sur une circonvolution. Le messager pouvait porter cette lanière comme une ceinture, pour le déchiffrer, le destinataire devait posséder un bâton d'un diamètre identique à celui utilisé pour l'encodage. Il lui suffisait d'enrouler la scytale autour de ce bâton pour pouvoir lire le message.

Plutarque relate son utilisation par le général sparte Lysandre en -404: Un messager lui remit sa ceinture qu'il entoura autour de sa scytale, il fut ainsi informé que les Perses se préparaient à l'attaquer, il mit en place une contre-offensive et sortit vainqueur.
 

C'est exactement le même procédé de codage que l'on retrouve dans la Torah, que l'on appelle aussi système du cylindre: Le principe est celui d'un cylindre de diamètre variable autour duquel  le texte sacré s'enroule en spirale, sans espaces entre les mots. Chaque tour de spirale contient le même nombre de lettres (par exemple 50)

On sectionne alors le cylindre verticalement et on le déroule sur une surface plane, on obtient alors une table sur laquelle le texte biblique se lit horizontalement comme dans un parchemin, et les messages codés par séquences de lettres équidistantes apparaissent verticalement et en diagonales.

 

C'est ce que fit Weissmandl en recopiant la torah par rangées de 10 lettres, les mots codés par séquences de 50 lettres apparaissaient donc verticalement par des sauts de 5 rangées. Ce procédé était évidemment très long et nécessitait des mois de labeur pour mettre à jour quelques codes.

Les recherches restèrent donc très limitées jusqu'à l'entrée de l'humanité dans une ère nouvelle: celle de l'ordinateur. Grâce a un logiciel reproduisant le système du cylindre, avec le texte biblique comme base de données, il suffit de quelques secondes pour obtenir une matrice du texte dans un nombre de colonnes déterminé et faire apparaitre les mots codés.

Par une ironie du sort, c'est au travers des évènements les plus dramatiques de l'histoire que le premier ordinateur vit le jour: 24 siècles après la victoire du général grec Lysandre, le but du cryptage était toujours le même: transmettre des messages sensibles que l'ennemi ne puisse décoder en cas d'interception.

Heinz Guderian avec la machine Enigma, bataille de France
Heinz Guderian avec la machine Enigma, bataille de France

Lors de la deuxième guerre mondiale, le cryptage des messages radio devint un facteur déterminant de l'issue du conflit puisque leur interception était devenu chose facile. Les Allemands avaient élaboré une machine de cryptage électro-magnétique, l'Enigma, réputée inviolable. Les redoutables sous-marins allemands U-boots, en communication avec la terre grâce a l'Enigma faisait alors régner la terreur en mer. Le travail inlassable des mathématiciens anglais et américains permit d'inverser le cours des évènements.

Malgré le nombre de clés gigantesque pour l'époque (de l'ordre de 1020), le cryptage d’Enigma céda à l’attaque "par force brute", autrement dit en testant une à une toutes les combinaisons possibles. Ce travail titanesque ne fut rendu possible que par la mise au point du premier ordinateur de l'histoire, le Colossus de Max Newman, qui avait alors la taille d'un bâtiment, et dont l'existence fut gardée secrète jusque dans les années 1970.

A partir de 1971, la nouvelle génération d'ordinateurs par micro-processeur initia véritablement la révolution informatique qui allait permettre de rendre l'ordinateur accessible a tous, et de traiter facilement d'énormes quantité de données en des temps record.

Il aura donc fallu attendre l'avènement de l'informatique pour mettre à jour les messages encodés dans la Torah depuis des milliers d'années. Cependant, d'autres phénomènes alphabétiques et numériques de la Bible étaient déjà connus depuis fort longtemps, et il convient de les passer en revue avant d'aller plus en profondeur dans la découverte des codes, car on verra que l'ensemble des phénomènes  observés tend vers une même signification, et que ces messages codés par séquences de lettres équidistantes ne sont en aucun cas fortuits, mais obéissent à des règles bien déterminées.